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27/11/16

Lode - Eviv’à San Roccu

01. Eviv’à San Roccu, versione corta 02. Eviv’à San Roccu, prima parte 03. Eviv’à San Roccu, seconda parte 04. Eviv’à San Roccu, terza parte
A Cunfraterna di San Roccu in Bastia a la particularité d’être une confrérie regroupant de jeunes adultes et des adolescents. Ravivée depuis quelques années après une longue interruption, elle accueille tous les jeunes attirés par leur expérience. C’est dans un véritable esprit d’amitié partagée et un bouillonnement d’envies de se mettre au service du commun que les confrères occupent le bel oratoire baroque San Roccu, dans une démarche à la fois sociale, caritative, liturgique, patrimoniale et culturelle au quotidien.

Venant d’horizons différents, leur exemple est admirable de spontanéité et de jeunesse (forcément !), d’intelligence et de richesse en terme des valeurs véhiculées, et fait chaud au cœur ... 

S’efforçant de mener des opérations en faveur de personnes âgées ou malades, maintenant un esprit de cohésion interne par des activités comme le foot, assurant le culte au sein de leur oratoire par la participation régulière à la célébration et l’apprentissage du chant sacré, ils prennent également à leur compte l’organisation, à la fois civile et religieuse, de la fête de leur Saint patron le 16 août, fête rayonnant chaque année un peu plus dans l’ensemble du quartier.

Dépourvue de répertoire religieux propre – la rupture a duré une bonne cinquantaine d’années – nous avons souhaité offrir à la confrérie un élément patrimonial par la création de ce chant écrit et composé pour elle, dans le plus pur style des laudes corses très pratiquées entre le XVIIème et le XIXème siècles. Nous pensons en effet que ce vaste patrimoine constitue une base de création pour aujourd’hui et pour demain, susceptible de raviver les pratiques para-liturgiques insulaires.

Notes :
  • Le texte obéit donc aux canons de nos très nombreuses laudes en italien, tant par la métrique et la rime que par le contenu à la fois pédagogique et hagiographique, mis au service des auditeurs les plus humbles. Il est bien sûr écrit en corse.
  • La mélodie se veut simple et efficace, pouvant être reprise par une assemblée tant masculine que féminine, dans un mouvement lent et répété caractéristique d’une procession. Son harmonisation, strictement à trois voix, est elle aussi voulue d’une grande simplicité et sobriété, visant à élever ce chant par une incitation à la prière.
  • Le texte est relativement long – on sait que nos processions peuvent l’être tout autant – mais nous avons souhaité en laisser malgré tout une version intégrale, afin d’illustrer la manière dont le texte doit être phrasé. Pour des raisons techniques, le chant a dû être sectionné en trois parties égales. Nous proposons également une version courte.
  • Que l’on ne voie aucune règle particulière dans l’apparition des voix de bassu et terza tout au long du chant. On sait que traditionnellement, celles-ci entrent un peu à l’instinct de chaque chanteur, la terza se posant à condition que la seconda et le bassu soient déjà présents.    
  • De la même manière, nous avons choisi arbitrairement d’intercaler le refrain après chaque groupe de trois couplets. Il peut en être autrement bien sûr, notamment si les conditions de longueur et de déroulement de la procession de la fête de San Roccu l’exigent. A pràtica vince a grammàtica …

   

Historique de la confrérie San Roccu in Bastia :
Dans son Istoria di Corsica, le chroniqueur du 16ème siècle Anton Pietro Filippini nous évoque d’une manière assez précise la naissance de la confrérie : 

En 1588, la terra della Bastia ne compte qu’une confrérie, placée sous l’invocation d’a Santa Croce, qui regroupe l’ensemble de la communauté masculine de la cité, qu’elle soit d’origine génoise ou corse. Mais des disputes répétées et de plus en plus violentes entre les deux communautés dans les années 1587 et 1588 sont à l’origine du départ des Corses, qui se sentent victimes de manœuvres visant à les écarter des postes de direction de l’institution au profit des Génois résidant dans la ville haute Terra nova.

Ainsi les Corses, pour la plupart résidant dans la basse ville Terra vechja y fondent en cette année 1588 deux nouvelles confréries, celle de San Roccu et celle de l’Immaculata Cuncezzione

La première à voir le jour est San Roccu, à l’initiative de deux jeunes gens nommés Stefano Polini, 14 ans, et Michele Agostini, qui commencent à fréquenter dans ce quartier un petit oratoire dédié à San Roccu, et avec une grande dévotion à l’entretenir, avant d’attirer à eux d’autres jeunes animés par le même désir, et de souhaiter créer une compagnie à l’image de Santa Croce

Arrivés au nombre de douze, ils adressent leur requête à l’Evêque Mgr. Nicolao Mascardi, qui le 26 avril les autorise à porter l’habit de couleur bleue, et au cours d’une cérémonie très solennelle où lui-même se vêt des parements pontificaux, élit l’un d’entre eux prieur et accorde à la nouvelle confrérie le droit d’accroître le nombre de ses membres. Après quelques jours, celui-ci atteindra d’ailleurs cent-vingt ...

Le 4 février 1590 débute le chantier d’une nouvelle église, dont la première pierre est posée et l’ensemble de l’édifice béni par l’Evêque, accompagné de tout le Chapitre et d’une foule nombreuse, venus sur les lieux en une longue procession. Il s’agit de l’actuel oratoire. La confrérie s’agrégera par la suite à la Venerabile Arciconfraterna di San Rocco in Roma, bénéficiant ainsi de nombreux privilèges et indulgences.

San Roccu di Bastia est traditionnellement réservée aux adolescents de la paroisse de la ville basse. Adultes, ayant atteint 33 ans, ceux-ci devaient impérativement la quitter pour intégrer une autre confrérie de la ville. 

C’est dans cet esprit bien particulier qu’après son extinction il y a plusieurs décennies, elle a été ravivée à l’initiative de quelques confrères de San Carlu Borromeo et San Ghjiseppu di Bastia, afin qu’elle soit aujourd’hui et pour les temps futurs, un lieu de formation spirituelle, intellectuelle, morale et sociale de nouveaux jeunes confrères de Corse. Cusì sia.


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