01. Pater noster - in secretu
02. Ave Maria - in secretu
03. Deus in adjutorium
04. Ant - Ecce sacerdos magnus
05. Ps 109 - Dixit Dominus Domino meo
06. Ant - Ecce sacerdos magnus
07. Ant - Majorem charitatem
08. Ps 110 - Confitebor tibi Domine
09. Ant - Majorem charitatem
10. Ant - Vos amici mei estis
11. Ps 111 - Beatus vir
12. Ant - Vos amici mei estis
13. Ant - Beati pacifici
14. Ps 112 - Laudate pueri Dominum
15. Ant - Beati pacifici
16. Ant - In patientia vestra
17. Ps 116 - Laudate Dominum
18. Ant - In patientia vestra
19. Capitulum - Ecce sacerdos magnum
20. Hymnus - Iste Confessor
21. Amavit eum Dominus
22. Magnificat
23. Ant - Sacerdos et Pontifex
24. Oremus - Da quaesumus omnipotens
25. Domine exaudi orationem meam
Nous avons donc tenté de réaliser une cérémonie homogène et cohérente, qui obéisse à des règles et des références de la liturgie catholique romaine, tout en étant ancrée dans notre tradition orale, sacrée et polyphonique. En cela, le remarquable travail réalisé de manière analogue par a Cunfraterna Santa Croce di Purettu Brandu il y a déjà plus de vingt ans sur la cérémonie des Vêpres de l’Annonciation nous a été d’un grand secours.
Structure de la cérémonie :
Voici le texte complet de la cérémonie dans sa version bilingue latin/français.
- Cette cérémonie, issue du Commun des Confesseurs Pontifes, est constituée de cinq psaumes (ps.109, ps.110, ps.111, ps.112, ps.116) , d’une hymne Iste Confessor, et du Magnificat. Ce sont ces parties (sans oublier les Alleluia) que nous avons choisi de chanter en polyphonie, toutes les autres parties restant monodiques, parfois à l’unisson.
- Chaque psaume se conclut par la doxologie Gloria Patri et Filio, chantée sur le même air que les versets du psaume. Afin que les psaumes ne soient ni trop semblables ni non plus trop variés et difficiles à retenir, nous avons créé trois versi distincts pour les cinq psaumes, ainsi répartis : 1, 2, 3, 2, 1, à ceci près que, pour le dernier psaume (ps.116), nous avons préféré le versu traditionnel de la pieve di a Serra (Moita, Pianellu, Zalana ...), les confrères ayant déjà appris ce chant sur ce versu. Nous avons créé ces trois versi distincts en nous inspirant à la fois de versi traditionnels de psaumes et des tons grégoriens.
- Les mélodies des psaumes s’articulant globalement sur les notes 1er degré/tierce du mode, nous avons choisi de baser les parties monodiques (antiennes, répons, chapitre, oraison, etc...) sur les notes quarte/seconde du mode, ce qui crée un autre éclairage et rompt la monotonie, tout en restant dans le mode et permettant un enchaînement facile à une autre partie polyphonique.
- Nos antiennes sont également bâties sur les notes quarte/seconde. Pour enrichir légèrement l’ensemble, nous avons choisi de diversifier un peu les couples antienne-Alleluia suivant qu’ils introduisent ou qu’ils concluent un psaume, selon la règle suivante : En introduction, l’Alleluia reste "en l’air". En conclusion, l’Alleluia résout.
- L’hymne Iste Confessor est celui des Saints Confesseurs. Nous avons choisi le versu de Sermanu (où l’on vénère Saint Augustin et Saint Alexis, deux autres Confesseurs de l’Eglise), les confrères ayant déjà appris ce chant avec ce versu.
- Pour le Magnificat, nous avons choisi le versu de la pieve di a Serra, les confrères ayant déjà appris ce chant avec ce versu.
Notions élémentaires de la psalmodie :
La consultation d'un Paroissien Romain imprimé en 1914 nous a permis de retrouver quelques règles de base empiriquement appliquées dans notre pratique traditionnelle de la psalmodie. Nous avons jugé bon de structurer notre création autour de ces quelques principes, sélectionnés par nous après observation de leur existence réelle dans nos différents répertoires sacrés traditionnels, mais en se gardant de rendre celle-ci pour autant plus savante ou plus académique :
- En terme de mélodie, une formule psalmodique complète (correspondant au verset) se divise en deux distinctions, séparées l’une de l’autre dans le texte par le symbole typographique « * ».
- On distingue dans une formule psalmodique : l’intonation (initium), la teneur ou dominante, et les cadences dont la première se trouve au milieu du verset, à la fin de la première distinction, c’est la médiante (mediatio), et la seconde à la fin de la deuxième distinction, c’est la terminaison ou finale (terminatio).
- L’intonation est l’incise mélodique qui, au commencement du psaume, relie la fin de l’antienne à la dominante. Elle comprend deux ou trois notes ou groupes, qui s’adaptent à autant de syllabes. Dans la psalmodie ordinaire, l’intonation ne sert que pour le premier verset. Les autres versets commencent directement sur la teneur.
- Lorsque la première partie de la formule psalmodique est trop longue, elle est divisée par une demi-cadence dite flexe (flexa, précédée par le symbole typographique « † »), parce que la voix fléchit et se repose un peu, afin de reprendre haleine. Note : Nous n’avons pas utilisé ici de flexe.
- La teneur ou dominante se compose de toutes les notes qui se chantent après l’intonation jusqu’à la médiante, et de la médiante jusqu’à la terminaison.
- Les cadences psalmodiques, médiantes et terminaisons, sont de deux sortes :
- La cadence à un accent : La mélodie s’appuie sur le dernier accent tonique des paroles (in toto corde meo, ou pueri Dominum).
- La cadence à deux accents : La mélodie s’appuie sur les deux derniers accents toniques des paroles (in toto corde meo, ou pueri Dominum). Note : Dans notre tradition, on trouve également des cadences à 3 accents.
- Un grand nombre de cadences, médiantes ou terminaisons, ont, avant la première note ou groupe d’accent une, deux ou trois notes de préparation à l’accent, qui s’appuient sur la ou les syllabes avant cette note ou groupe.
Donc, en suivant ces règles, les cadences présentes dans nos psaumes peuvent être ainsi décrites :
- Ps109 : Médiante à 2 accents, terminaison à 2 accents avec 1 note de préparation.
- Ps110 : Médiante à 2 accents, terminaison à 2 accents avec 1 note de préparation.
- Ps111 : Médiante à 2 accents, terminaison à 2 accents.
- Ps112 : Médiante à 2 accents, terminaison à 2 accents avec 1 note de préparation.
- Ps116 : Médiante à 2 accents, terminaison à 3 accents.
Notes :
Afin de ne pas commettre de non-sens historique, l’usage que nous avons fait de ce Paroissien Romain a été fortement mesuré. La pratique traditionnelle de la psalmodie en Corse est en effet bien antérieure aux réformes ayant abouti à la création de ce Paroissien, dont le but fut de diffuser une liturgie simplifiée, édulcorée, normalisée. Rappelons en effet que cet ouvrage, devenu référence universelle sur le modèle des bénédictins de Solesmes au début du XXème siècle est issu des réformes normalisatrices de Pie X qui eurent pour effet de supprimer les chantres au profit des chorales paroissiales, et d’abandonner les répertoires liturgiques ancestraux et les prononciations latines qui différaient de la norme romaine d'alors.
S’il est besoin, ceci met en évidence à quel point notre tradition liturgique se révèle être le prolongement jusqu’à nos jours et à la limite extrême de l’oubli, d’une culture riche, plurielle et multiséculaire qui en son temps fut majeure, codifiée, et jouissant d’un statut officiel dans l’ensemble du monde chrétien.
S’il est besoin, ceci met en évidence à quel point notre tradition liturgique se révèle être le prolongement jusqu’à nos jours et à la limite extrême de l’oubli, d’une culture riche, plurielle et multiséculaire qui en son temps fut majeure, codifiée, et jouissant d’un statut officiel dans l’ensemble du monde chrétien.
Ecoutons Marcel Pérès, ethnomusicologue :
« Au cours du XXème siècle, ces répertoires religieux traditionnels connurent de nombreuses vicissitudes liées aux grands bouleversements d’alors, comme l’exode rurale qui vida les campagnes, la guerre de 14-18, mais aussi aux différentes mutations que connut l’Eglise dans sa liturgie.
Les réformes de Pie X eurent pour effet, dés 1903, de supprimer les chantres pour les remplacer par des chorales paroissiales.
Dans certaines paroisses rurales, ces chantres, dépositaires des anciennes traditions, continuèrent à exister, malgré la fréquente hostilité du clergé, jusqu’au début des années 60. Le Concile de Vatican II les enterra pratiquement sauf en Corse, où des vestiges survécurent grâce à l’intuition des jeunes générations qui, dés les années 70 sentirent d’abord confusément, puis de manière de plus en plus consciente que cette musique ne devait pas tomber dans l’oubli.
Elle renferme ce qui constitue l’essentiel d’un chant liturgique qui, contrairement à ce que croient les réformateurs depuis plus d’un siècle, ne relève pas uniquement d’un texte et d’une mélodie, mais d’une manière d’être impliqué dans le chant, de scander un texte, de porter les gestes vocaux.
Ainsi en Corse, nous pouvons aujourd’hui observer l’un des témoignages les mieux conservés des traditions cantorales du catholicisme. C’est ce qui donne, au-delà de l’intérêt de la conservation d’un patrimoine local, toute sa valeur au chant des confréries corses.
A travers lui, et par le médium d’un style bien caractéristique, c’est toute la vie du catholicisme rural des siècles passés qui continue à palpiter. »
Stu travagliu di primura
RispondiEliminaDi l'amicacciu Michele
Richezza d'una cultura
Hè cum'è le sentinelle
Fatta hè la s'andatura
Di mille hè più riturnelle.
Ghjuvanni